Recherche sur l'émergence d'un langage architectural métropolitain. Caractérisée par la poursuite d'une exemplarité écologique, cette architecture vernaculaire s'exprimerait dans les différents territoires de la métropole à travers un ensemble de détails qui constituerait une identité.
PRÉSENTATION DU PROJET
Une descente d’eaux pluviales coudée, décollée de la façade à peine achevée d’une résidence sociale au Raincy. Une corniche en béton préfabriqué, au sommet d’une tour tout juste livrée à La Chapelle. Un poteau en bois façonné main, pour supporter la charpente de la nouvelle salle des fêtes de La Norville. Des courbes concaves de pierre calcaire enveloppant des appartements investis récemment dans le VIe arrondissement. Des épines délicatement galbées, en façade d’un centre socioculturel inauguré à Asnières.
Qu’est-ce qui relie ces étonnements récents ?
La crise écologique valorise naturellement une production ancrée dans son contexte, territorialisée. Nombreu·ses sont les architectes à emprunter aujourd’hui le chemin d’un «nouveau vernaculaire» pour fabriquer, loin des métropoles, des bâtiments à la juste mesure des lieux où ils s’implantent et qui suggèrent, par leur ancrage dans une histoire localisée, leur exemplarité écologique. Mais, alors que les territoires a-métropolitains semblent permettre naturellement l’émergence d’une architecture environnementale, il faut s’interroger : comment l’architecture métropolitaine noue-t-elle, elle-aussi, une relation spécifique avec son environnement ?
Puisque la préoccupation pour «Gaïa» ne s’arrête pas aux frontières des boulevards périphériques, se pourrait-il que face à l’urgence climatique, les architectes qui s’activent en ville développent un «vernaculaire métropolitain» ? Cette recherche propose de guetter, dans la densité, les indices d'un langage de l’architecture environnementale.
Pour mettre à l’épreuve cette intuition, nous remonterons la piste d’étonnements constructifs, nous plongerons dans leur épaisseur matérielle, sociale et culturelle. À partir d'une ethnographie d’une dizaine de détails de réalisations livrées dans le Grand Paris cette dernière décennie, sélectionnés pour leur apparente dissonance dans la ville générique, nous décortiquerons par le dessin, les archives et les entretiens avec les architectes, les ingénieur·es et les artisan·es qui ont travaillé à leur mise au point, les chaînes d’actions et de choix qui ont conduit à leur fabrication. Pour comprendre les conditions techniques et les ambitions éthiques de ces assemblages, nous suivrons des petits récits, nous cartographierons des rebondissements de l'architecture. Car en territoire de densité, c’est peut-être par la manipulation des imaginaires, des signes et des sens associés au projet, que se traduisent les préoccupations des architectes pour l'urgence écologique.
Une descente d’eaux pluviales coudée, décollée de la façade à peine achevée d’une résidence sociale au Raincy. Une corniche en béton préfabriqué, au sommet d’une tour tout juste livrée à La Chapelle. Un poteau en bois façonné main, pour supporter la charpente de la nouvelle salle des fêtes de La Norville. Des courbes concaves de pierre calcaire enveloppant des appartements investis récemment dans le VIe arrondissement. Des épines délicatement galbées, en façade d’un centre socioculturel inauguré à Asnières.
Qu’est-ce qui relie ces étonnements récents ?
La crise écologique valorise naturellement une production ancrée dans son contexte, territorialisée. Nombreu·ses sont les architectes à emprunter aujourd’hui le chemin d’un «nouveau vernaculaire» pour fabriquer, loin des métropoles, des bâtiments à la juste mesure des lieux où ils s’implantent et qui suggèrent, par leur ancrage dans une histoire localisée, leur exemplarité écologique. Mais, alors que les territoires a-métropolitains semblent permettre naturellement l’émergence d’une architecture environnementale, il faut s’interroger : comment l’architecture métropolitaine noue-t-elle, elle-aussi, une relation spécifique avec son environnement ?
Puisque la préoccupation pour «Gaïa» ne s’arrête pas aux frontières des boulevards périphériques, se pourrait-il que face à l’urgence climatique, les architectes qui s’activent en ville développent un «vernaculaire métropolitain» ? Cette recherche propose de guetter, dans la densité, les indices d'un langage de l’architecture environnementale.
Pour mettre à l’épreuve cette intuition, nous remonterons la piste d’étonnements constructifs, nous plongerons dans leur épaisseur matérielle, sociale et culturelle. À partir d'une ethnographie d’une dizaine de détails de réalisations livrées dans le Grand Paris cette dernière décennie, sélectionnés pour leur apparente dissonance dans la ville générique, nous décortiquerons par le dessin, les archives et les entretiens avec les architectes, les ingénieur·es et les artisan·es qui ont travaillé à leur mise au point, les chaînes d’actions et de choix qui ont conduit à leur fabrication. Pour comprendre les conditions techniques et les ambitions éthiques de ces assemblages, nous suivrons des petits récits, nous cartographierons des rebondissements de l'architecture. Car en territoire de densité, c’est peut-être par la manipulation des imaginaires, des signes et des sens associés au projet, que se traduisent les préoccupations des architectes pour l'urgence écologique.
PORTEURS DE PROJET
Critique d’architecture, Margaux DARRIEUS, est docteure en architecture, maîtresse de conférences à l’Ensa Bretagne, membre du laboratoire de recherche ACS UMR AUSser 3329 et membre associée du Grief. Elle est également, depuis 2011, journaliste au sein de la rédaction de la revue spécialisée AMC. C’est dans ces multiples lieux et dans divers formats (articles, commissariat d’exposition, enseignements, recherches) qu’elle déploie son activité de critique, pour interroger les manière de faire architecture et les manière d’être des architectes, en prise avec les enjeux socio-environnementaux contemporains.
Critique d’architecture, Margaux DARRIEUS, est docteure en architecture, maîtresse de conférences à l’Ensa Bretagne, membre du laboratoire de recherche ACS UMR AUSser 3329 et membre associée du Grief. Elle est également, depuis 2011, journaliste au sein de la rédaction de la revue spécialisée AMC. C’est dans ces multiples lieux et dans divers formats (articles, commissariat d’exposition, enseignements, recherches) qu’elle déploie son activité de critique, pour interroger les manière de faire architecture et les manière d’être des architectes, en prise avec les enjeux socio-environnementaux contemporains.