Relativement peu exploré, l’histoire méconnue du jardin en couverture entre en résonnance avec les problématiques urbaines et environnementales d’aujourd’hui et questionne la capacité d’un bâtiment à porter son propre paysage.
PRÉSENTATION DU PROJET
« À la frontière entre plusieurs disciplines – architecture, paysage, histoire, technicité, sciences humaines - le jardin en couverture s’établit sur le toit en terrasse d’un édifice. Il accueille des végétaux en étant à la fois dessus et dessous et en se servant de l’architecture comme nouveau sol. Il s’étire comme un manteau végétal, tout en abritant un espace habitable. Volonté religieuse, désir de représentation, besoin nourricier ou tout simplement contrainte spatiale liée à une forte densité, ce jardin est insolite, fragile et son existence aurait été impossible sans l’homme. Plus complexe à fabriquer, il semble en réalité avoir toujours existé.
Il apparaît d’abord au Moyen-Orient puis se diffuse en Europe dès l’antiquité, et en premier lieu en Italie où d’importants ouvrages seront réalisés à la Renaissance. Il naît plus tardivement en France dans les hôtels particuliers parisiens (XVIIe et XVIIIe siècles). Probablement à cause de la complexité de la construction et des moyens de l’époque, les jardins en couverture restent des ouvrages exceptionnels, des pièces uniques et isolées. Leur réalisation est d’ailleurs souvent liée à la volonté d’affirmer une performance, d’extérioriser un pouvoir, religieux, politique, ou une puissance économique. Jardin régulier, à la française, comestible, petit bois ou prairie luxuriante, le végétal sur un toit crée des conditions qui n’existent nulle part ailleurs.
À l’heure de nos préoccupations sociétales et environnementales, cet ouvrage interroge la distinction que font la plupart des conceptions urbaines visant à séparer le monde de la pierre et celui du vivant. Le jardin en couverture est la figure même de la réunion de ces entités. Elle nous intéresse particulièrement car elle pourrait constituer l’un des éléments de la ville résiliente, permettant à l’homme de renouer avec son milieu sans opposer cité et nature ; mais aussi parce qu’elle est l’occasion de questionner le projet architectural, la physionomie de la ville et sa relation au paysage. En effet, la limite qui définit habituellement le jardin est remise en cause par une frontière plus abstraite liée à la hauteur de l’ouvrage. En d’autres termes, le jardin positionné en couverture semble sortir de son enclosure, interrogeant la notion même de l’hortus conclusus.
« À la frontière entre plusieurs disciplines – architecture, paysage, histoire, technicité, sciences humaines - le jardin en couverture s’établit sur le toit en terrasse d’un édifice. Il accueille des végétaux en étant à la fois dessus et dessous et en se servant de l’architecture comme nouveau sol. Il s’étire comme un manteau végétal, tout en abritant un espace habitable. Volonté religieuse, désir de représentation, besoin nourricier ou tout simplement contrainte spatiale liée à une forte densité, ce jardin est insolite, fragile et son existence aurait été impossible sans l’homme. Plus complexe à fabriquer, il semble en réalité avoir toujours existé.
Il apparaît d’abord au Moyen-Orient puis se diffuse en Europe dès l’antiquité, et en premier lieu en Italie où d’importants ouvrages seront réalisés à la Renaissance. Il naît plus tardivement en France dans les hôtels particuliers parisiens (XVIIe et XVIIIe siècles). Probablement à cause de la complexité de la construction et des moyens de l’époque, les jardins en couverture restent des ouvrages exceptionnels, des pièces uniques et isolées. Leur réalisation est d’ailleurs souvent liée à la volonté d’affirmer une performance, d’extérioriser un pouvoir, religieux, politique, ou une puissance économique. Jardin régulier, à la française, comestible, petit bois ou prairie luxuriante, le végétal sur un toit crée des conditions qui n’existent nulle part ailleurs.
À l’heure de nos préoccupations sociétales et environnementales, cet ouvrage interroge la distinction que font la plupart des conceptions urbaines visant à séparer le monde de la pierre et celui du vivant. Le jardin en couverture est la figure même de la réunion de ces entités. Elle nous intéresse particulièrement car elle pourrait constituer l’un des éléments de la ville résiliente, permettant à l’homme de renouer avec son milieu sans opposer cité et nature ; mais aussi parce qu’elle est l’occasion de questionner le projet architectural, la physionomie de la ville et sa relation au paysage. En effet, la limite qui définit habituellement le jardin est remise en cause par une frontière plus abstraite liée à la hauteur de l’ouvrage. En d’autres termes, le jardin positionné en couverture semble sortir de son enclosure, interrogeant la notion même de l’hortus conclusus.
Ces jardins montrent que l’installation du végétal sur le toit accompagne l’histoire de l’architecture depuis longtemps. Les exemples, aussi singuliers soient-ils, sont le fruit d’une extraordinaire détermination, bravant les complexités techniques et géographiques. Une volonté probablement inspirée par l’idée qu’un jardin en couverture n’est pas un jardin comme les autres, à la fois dans son appréhension, mais aussi dans la perception qu’il offre de l’horizon. »
L'ÉQUIPE DU PROJET
ChartierDalix
Depuis sa création en 2008 par Frédéric Chartier et Pascale Dalix, l’agence ChartierDalix a livré plus d’une vingtaine de bâtiments, et une dizaine de chantiers sont en cours. Récompensée par de nombreux prix dont l’Équerre d’argent dans la catégorie Lieux d’activités en 2022 pour le nouveau siège de l’AP-HP à Paris (12e), et Le Soufaché en 2017 remis par l’Académie d’architecture pour l’ensemble de son travail, l’agence est lauréate de plusieurs concours internationaux : restructuration de la tour Montparnasse avec la Nouvelle AOM (ChartierDalix, Franklin Azzi, Hardel & Le Bihan), reconstruction du collège-lycée Bockmühle à Essen en Allemagne, restructuration d’un îlot à Varsovie.
ChartierDalix initie depuis plusieurs années un travail de recherche sur l’intégration du vivant dans l’architecture, qui prend la forme d’expérimentations (réalisation de prototypes avec différents matériaux et suivi du développement de la faune et de la flore) et la mise en application directe pour des constructions neuves ou existantes. Ces premières recherches sont rassemblées dans un ouvrage intitulé « Accueillir le vivant : l’architecture comme écosystème », publié en 2019 aux Editions ParkBooks.
La pluralité des réflexions que mène l’agence sur l’accueil du vivant nourrit la pensée architecturale et se concrétise de manière très différente dans la plupart des projets : jardins de pleine terre, murs biodiversitaires*, jardins en couverture.
Le fonctionnement de l’agence, organisée en 8 pôles de compétences transversales et supports, couvre l’ensemble des activités au service des projets. Cette organisation facilite et nourrit les échanges et l’application des recherches depuis les pôles Recherche et Paysage vers les projets en études et en construction.
ChartierDalix
Depuis sa création en 2008 par Frédéric Chartier et Pascale Dalix, l’agence ChartierDalix a livré plus d’une vingtaine de bâtiments, et une dizaine de chantiers sont en cours. Récompensée par de nombreux prix dont l’Équerre d’argent dans la catégorie Lieux d’activités en 2022 pour le nouveau siège de l’AP-HP à Paris (12e), et Le Soufaché en 2017 remis par l’Académie d’architecture pour l’ensemble de son travail, l’agence est lauréate de plusieurs concours internationaux : restructuration de la tour Montparnasse avec la Nouvelle AOM (ChartierDalix, Franklin Azzi, Hardel & Le Bihan), reconstruction du collège-lycée Bockmühle à Essen en Allemagne, restructuration d’un îlot à Varsovie.
ChartierDalix initie depuis plusieurs années un travail de recherche sur l’intégration du vivant dans l’architecture, qui prend la forme d’expérimentations (réalisation de prototypes avec différents matériaux et suivi du développement de la faune et de la flore) et la mise en application directe pour des constructions neuves ou existantes. Ces premières recherches sont rassemblées dans un ouvrage intitulé « Accueillir le vivant : l’architecture comme écosystème », publié en 2019 aux Editions ParkBooks.
La pluralité des réflexions que mène l’agence sur l’accueil du vivant nourrit la pensée architecturale et se concrétise de manière très différente dans la plupart des projets : jardins de pleine terre, murs biodiversitaires*, jardins en couverture.
Le fonctionnement de l’agence, organisée en 8 pôles de compétences transversales et supports, couvre l’ensemble des activités au service des projets. Cette organisation facilite et nourrit les échanges et l’application des recherches depuis les pôles Recherche et Paysage vers les projets en études et en construction.
* Le travail de recherche sur la conception de murs biodiversitaires est approfondi par la thèse de l’étudiante doctorante Delphine Lewandowski, accueillie à l’agence depuis 2019. Mur biodiversitaire / ChartierDalix en partenariat avec le Museum d’Histoire Naturelle (laboratoire CESCO) et l’école d’architecture de Paris Malaquais (laboratoire GSA).